« J’ai réalisé un mandat atypique dans une commune atypique. La Faute-sur-Mer a traversé la tempête Xynthia en 2010 avec des conséquences lourdes : 29 décès, un territoire dévasté, une décision de l’Etat de déconstruire 600 maisons, soit 30% de la commune. Du point de vue de la vie locale, le choc a été considérable. Une baisse de 30% de la population et mécaniquement une chute de 30% des dotations. A cela s’est ajouté un problème de notoriété d’une part, dans la mesure où l’ancien maire a été condamné pénalement au cours du procès qui a suivi la catastrophe, puis une difficulté judiciaire complexe d’autre part du fait des responsabilités civiles.
C’est dans ce contexte extrêmement délicat que je suis devenu maire en 2014. J’étais préalablement Directeur général de la région Pays de la Loire. J’avais considéré mon engagement comme un contrat : je m’étais fixé comme objectif de refaire vivre la commune, trouver des financements, relancer les projets, et si je remplissais ce « contrat », je partirais explorer d’autres vies ensuite. J’aime beaucoup la notion de contrats qui lie l’élu avec les citoyens.
J’ai donc vécu un mandat difficile dans une situation exceptionnelle. Mais j’ai aussi rencontré des signes positifs de solidarité nationale. J’ai réussi à négocier un contrat de solidarité territoriale d’un montant de 11 millions d’€. Je suis parvenu à obtenir 80% de subventions (de la part de l’Etat, de la Région, du Département, de l’Union européenne aussi). Cela nous a permis de mener à bien de nombreux investissements. La déconstruction massive de logements a laissé 40 hectares de terrain disponible dans la commune et inconstructible. Cela nous a permis d’aménager un parc d’environ 10 hectares, comprenant des aires de jeux pour enfants, des zones de pique-nique, l’un des plus grands skate-parcs de France, des places de stationnement… Nous avons également créé un golf de 9 trous, un practice et un pitch and putt mais aussi des aménagements urbains comme des parkings d’accès au plage. En outre, nous avons aménagé 12kms de piste cyclable pour faire le tour de la commune. La totalité des digues ont été refaites et nous avons rénové intégralement le port. Nous avons obtenu l’autorisation de construire un centre équestre qui verra le jour prochainement. Pour une commune de 700 habitants désormais, mais qui monte à 20 000 l’été, nous avons retrouvé une « forme urbaine » et une vie locale.
L’adhésion à l’AFL s’est faite lors du Congrès des maires 2019. A cette occasion, j’ai redécouvert l’aventure AFL dont j’avais suivi le démarrage en tant que DG de la Région Pays de la Loire [la Région est l’une des 11 collectivités fondatrices de l’AFL]. J’ai trop souvent croisé au cours de mon mandat de maire, une bureaucratie française que je n’imaginais pas à ce point kafkaïenne, avec une administration centrale parfois déconnectée et une administration déconcentrée en mal d’audace. J’ai aussi été témoin de la lourdeur des banques classiques. J’ai donc été particulièrement bluffé par l’agilité de l’AFL. Nous avons fait le diagnostic de la commune avec la notation pendant le Congrès. J’y ai vu le sérieux du process d’adhésion et un intérêt financier car l’offre était attractive et sur un temps long [1 million d’€ sur 25 ans] . L’emprunt a été réalisé en moins d’un mois, ce qui nous a permis de boucler le dernier financement long terme du mandat. Je suis assez fan de l’AFL, c’est une vraie belle signature pour les collectivités locales françaises !
Je vais probablement reprendre un fil conducteur professionnel, avec mon bagage de consultant et de coach. J’ai aussi l’envie de voyager à travers toute l’Europe. Mon premier adjoint, Laurent Huger, disposait toutes les capacités et la volonté de poursuivre notre action, il a remporté les élections et va donc reprendre le flambeau de maire dans une période qui s’annonce, je le souhaite, plus apaisée ! »